Sentir et res- sentir, humer et humeur…

Les émotions olfactives sont souvent inconscientes et vont pourtant diriger nombreux de nos comportements. Ce lien étroit entre émotion et olfaction est dû au fait que certaines régions cérébrales sont à la fois impliquées dans les processus olfactifs et émotionnels (cortex frontal et amygdale). Dans les pathologies neurodégénératives, dont la maladie d’Alzheimer (MA), ces structures sont atteintes à des stades plus ou moins sévères de la maladie. C’est d’ailleurs un moyen de diagnostic précoce.

“L’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir […] l’édifice immense du souvenir”.

Marcel Proust, À la recherche du temps perdu (Du côté de chez Swann)

Pour les résidents atteints de troubles cognitifs, l’olfaction d’odeurs constitue un outil de réminiscence important, qui peut d’une part faciliter la communication des patients et les apaiser.

Cette approche constitue une alternative non pharmacologique de prise en charge des troubles émotionnels et comportementaux dans cette pathologie mais permet aussi de stimuler ces zones afin de ralentir la progression de la maladie.

Et enfin, l’emploi d’huiles essentielles permet de masquer les odeurs désagréables inhérentes aux soins. Les effets sont profitables aussi bien aux patients, qu’aux soignants et familles.